Fakher KHARRAT
Directeur de l'Ecole Nationale d'Architecture et d'UrbanismeProfesseur en Architecture, HU en Architecture, DRA en Etude et Restauration des MonumentsArchitecte
Habilitation d’un DEA en architecture dirigé par Feu Alain Rénier (1931 – 2005 ).
Appel à des professeurs étrangers habilités.
Deux options :
• « Sciences des lieux »
• « Sciences des formes »
Trois sémiotiques locales :
• Sémiotique plastique, planaire, visuelle, évidences formelles : sémiotique des conformations physiques, les marques spatiales sont privilégiées sur les marquages temporels ou actantiels.
• L’espace architectural comme biotope ou biome, espace de contrôle des effets physiques d’ordre proche. Une sémiotique des ambiances.
• L’espace architectural comme lieu d’action sociale : sémiotique des configurations de vie. Inscrites dans les composantes biomatiques du milieu physique. Elle prend en charge : temps, espace et action. Niveau proxématique.
• Le DEA (Diplôme d’Etudes Approfondies) lancé en 1996 (Arrêté du 12 juillet 1995)
• Les premiers DEA sont soutenus en 1998
• La première thèse est soutenue en 2002
• Première étude d’un DEA d’architecture à l’ENAU en 1994 . Premier texte rédigé par Alain Rénier en mai 1994 sur les « Langages architecturaux du Maghreb » .
• Projet abandonné au profit d’un DEA en Architecture habilité en 1995 pour le cycle 1996-1999, puis renouvelé pour la période 1999-2001, puis 2002-2004, (Mastère) avec toujours pour intitulé : « Les systèmes identitaires, référentiels et contextuels de l’architecture »
• Pour la période 2003-2006, nouvelle habilitation avec deux options : « Sciences des formes » et « Sciences des lieux ». Nouvel intitulé : « Modélisation constitutionnelle de l’espace architectural ». Renouvellement 2006-2009, puis passage au LMD en 2012.
• Dés l’habilitation des D.E.A., lancement du Centre de la recherches et des études doctorales de l’E.N.A.U., le C.R.E.D.A. Organisation en deux sous-groupes, reprenant la division « Sciences des formes » et « Sciences des lieux ».
– Entre 1998 et 2005, 59 mémoires de mastères sont soutenus
– A partir de 2005 et jusqu’en 2014 ce sont 07 Habilitations Universitaires qui sont acceptées ( A . Jerbi, M. Dhouib, D. Ismaïl, F. Kharrat, N. Allani, A. Zribi, L. Ammar)
– De 2017 à 2020 05 Habilitations Universitaires ont été soutenues (H. Karoui, A. Ben Ayed, M. Bel Hadj Salem, F. Belcadhi, F. Hussein)
Alain Rénier. Docteur en architecture. – Président du Laboratoire d’architecture n ̊1, Unité pédagogique d’architecture n ̊6, École d’architecture de Paris-La Villette. – Professeur à l’Université de Strasbourg
Témoignage sur Alain Rénier et la formation doctorale en architecture par Ali Cheikhrouhou.
Ma communication s’apparente plutôt à l’histoire orale, je vais exposer à travers les moments où j’ai connu Alain Rénier, sa contribution à la refonte de l’enseignement de l’architecture et surtout son implication directe et massive dans la promotion et la mise en place des études doctorales en architecture à l’ENAU, période pendant laquelle j’ai eu l’honneur de le côtoyer continuellement et où on a travaillé ensemble pour réfléchir et mettre en oeuvre un enseignement doctoral de haut niveau inspiré de ce qui se fait ailleurs et qui tiens compte de nos propres expériences et de notre sensibilité méditerranéenne.
Nous aborderons successivement la période des beaux arts quand j’étais étudiant « admissionniste » à l’école des beaux arts l’année où Alain Rénier était chargé de la direction des études de la section architecture avant les évènements de Mai 68, nous passons brièvement sur ses tentatives de réformer l’enseignement sclérosé des beaux arts en France, en introduisant de nouvelles approches d’enseignement du projet et en créant le laboratoire de sémiotique architecturale à l’ancienne UP6 .
Je présenterai plus en détail l’histoire que j’ai vécu dans la mise en place du DEA et du Doctorat en architecture où il a assuré la direction scientifique jusqu’à sa disparition, ce qui lui a valu d’y consacrer une bonne partie de sa vie pour le plaisir de former des docteurs en architecture et des formateurs et pour léguer son savoir et surtout sa manière d’être.
Alain Rénier et son projet de « morphologie des lieux significatifs » par Bernard Duprat*. Allocution aux Journées doctorales 2010 dédiées à la mémoire d’Alain Rénier, 20-21 Mai 2010. Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis.
Jean-Pierre Péneau. Jean-Pierre Péneau. Architecte, Professeur honoraire des Universités, Membre de l’Académie d’Architecture, Enseignant-visiteur à l’ENAU et responsable scientifique de l’Equipe de Recherche sur les ambiances.
Hommage de l’ERA
C’est avec une grande douleur que nous avons appris le décès de Jean-Pierre Péneau ce 31 mars 2021. L’Equipe de Recherche sur les Ambiances de Tunis (ERA) perd son fondateur. La communauté scientifique perd une figure éminente de l’enseignement et de la recherche en architecture. En plus d’être un Directeur scientifique exceptionnel, Jean-Pierre Péneau a tissé avec chacun des membres de l’équipe une relation privilégiée profondément humaine.
Comptant parmi les pionniers de la recherche en architecture en France, il participe à la construction de la filière doctorale de l’ENAU dès les années 2000 et fonde dans la foulée l’ERA qu’il dirigera pendant 20 ans. Exigeant, d’une rigueur sans faille, Jean-Pierre Péneau œuvrera à positionner l’ERA en bonne place parmi les équipes du Réseau International Ambiances. La poussant à étendre son réseau au-delà du domaine proprement architectural ou urbain, il a fait en sorte que des liens se tissent avec les ingénieurs de l’ENIT tels que les spécialistes du traitement de signal, en particulier audio, de l’équipe U2S (actuelle L3S) ou encore avec les énergéticiens. Une action CMCU de coopération franco-tunisienne a été ainsi engagée unissant l’UMR ambiances, l’IRSTV à Nantes, l’U2S et l’ERA. Dirigeant une multitude de masters recherche, une dizaine de thèses de doctorat en architecture dont 3 en cotutelle, et 4 Habilitations Universitaires soutenues, il laisse une équipe prête à se constituer en véritable Unité de Recherche institutionnellement reconnue.
D’une impressionnante capacité à naviguer entre des domaines aussi divers que la philosophie, les sciences cognitives, les sciences de l’ingénieur ou celles du vivant, au fait des dernières avancées scientifiques, il ne lésinait jamais à nous faire part de fiches de lecture, de références bibliographiques, de résultats de recherche. A chacun de ses passages réguliers à Tunis, il nous laissait ses cours chaque fois mis à jour.
Chaque échange avec lui nous laissait envisager des perspectives jusque-là insoupçonnées. Il avait le don de faire émerger des questionnements renouvelés, des hypothèses inédites. Pour autant, en pédagogue exceptionnel, il s’évertuait à ne jamais nous pousser dans une autre direction que celle que nous nous étions choisie.
Après une longue journée de travail il aimait prendre plaisir à partager un repas dans l’un ou l’autre des restaurants dont il était devenu habitué et où il était reçu avec la même chaleur. Il s’est attaché à cette terre, autant que nous nous sommes attachés à lui.
Nous lui sommes infiniment reconnaissants pour avoir été à nos côtés, pour nous avoir accompagnés, guidés, tant appris, stimulés, pour avoir aiguisé notre envie de connaitre et notre sens de la rigueur.
Nous nous sentons terriblement peinés, perdus aussi, face au vide laissé par son absence. Nous présentons nos condoléances à sa famille et à ses proches. Nous nous engageons à nous efforcer d’être à la hauteur de son héritage.
ERA, Équipe de Recherche sur les ambiances, https://erambiances.jimdofree.com
Tunis, avril 2021
Voir aussi
Laboratoire AAU
https://aau.archi.fr/actualites/3781-jean-pierre-peneau-1937-2021/
L’architecture a été par tradition une discipline d’action, hormis quelques traités savants sur l’édification des bâtiments. Depuis plusieurs décennies cependant, des travaux à caractère scientifique ont contribué à faire de l’architecture une discipline de connaissance, servant à fonder ses actions d’intervention sur l’espace. Des laboratoires d’écoles d’architecture ont déjà produit des connaissances qui commencent à enrichir à la fois l’enseignement etla pratique de l’architecture. A ce mouvement international de recherche sur l’espace architectural et sur sa conception, son édification et son usage, l’école nationale d’architecture et d’urbanisme s’est associée en créant en 1996 un DEA d’architecture, en 1998 un doctorat en architecture, en 2001 un Centre de Recherche et des Etudes Doctorales en architecture CREDA, en 2003 l’habilitation universitaire, en 2009 une école doctorale « Sciences et ingénieries architecturales SIA », en 2011 une unité de recherche Sciences des Formes et de la Conception Architecturale et en 2012 une unité de recherche en Patrimoine Architectural et Environnemental : Connaissance, Compréhension, Conservation.
L’expérience acquise dans le domaine de la formation doctorale permet maintenant que le doctorat soit moins «généraliste» que précédemment et plus centré sur six domaines de recherches, berceaux des équipes de recherches de l’école doctorale SIA constitués et consolidés progressivement depuis plusieurs années.
La formation doctorale vise de promouvoir ainsi des axes de formation par la recherche dans des disciplines de l’architecture plus spécialisées : science des formes ; science de la conception, science des lieux et science de la conservation du patrimoine architectural.
Les enseignements de ces disciplines visent à différencier et spécifier cette commune approche de connaissance de l’architecture en fonction de différents domaines d’application : morphologie du cadre bâti ; conception de l’espace architectural ; patrimoine architectural et urbain ; sens et processus de signification en architecture ; ambiances et vécu des lieux, modélisation de la connaissance architecturale.
Des connaissances spécialisées et des méthodes opératoires sont à acquérir et à approfondir en elles-mêmes dans ces domaines mais aussi à mettre en relation dans des perspectives neuves. Il existe également des articulations transversales entre les différents domaines de recherche sous forme d’enseignement commun.
L’objectif est de former en Tunisie un pôle de compétences de recherche sur l’architecture et ses liens avec le substrat social, économique et technologique. Le diplôme de doctorat en sciences de l’architecture se donne pour but :
· La création de technologies innovantes et pointues de conception architecturale.
· La connaissance du patrimoine architectural et urbain en Tunisie.
· La maîtrise des composantes du milieu en rapport avec l’architecture en vue de réaliser un développement durable (les paramètres influents de l’environnement comme la chaleur et le bruit…).
· La compréhension du rapport entre culture et architecture.
· La formation des formateurs en sciences de l’architecture.
Le doctorat en sciences de l’architecture vise également par ailleurs :
· Le développement de la recherche sur l’espace architectural, sur la façon de le concevoir, de la réaliser et de se l’approprier.
· L’amélioration de l’espace architectural et urbain en se basant sur une approche de l’architecture comme un domaine cognitif.
· L’enrichissement des méthodes d’enseignement et des modes de transmission.
· Le développement d’expérimentation dans le domaine de l’architecture.
La formation doctorale en architecture s’appuyant actuellement sur les structures de l’école doctorale SIA participent à la formation de formateurs et au développement de la connaissance dans la discipline de l’architecture. La formation doctorale concourt à l’avancement de la recherche en architecture, à l’amélioration des méthodes d’enseignement et à la formation de chercheurs et d’enseignants. Elle contribue au développement des connaissances dans le domaine de l’architecture et spécifiquement dans celui de l’intervention des architectes. Elle allie les compétences de l’architecte praticien, en quelque domaine d’exercice que ce soit, à celles du chercheur universitaire, œuvrant au sein des sciences de l’architecture. Les retombées immédiates du doctorat d’architecture sont le développement d’un nouveau « faire » d’architecture et la réécriture du savoir-faire opérant dans les domaines de l’architecture, de l’environnement urbain et de l’expertise.
Les doctorants choisissent un ensemble de formations complémentaires d’acquisition des concepts, des théories et des méthodes nécessaires au projet de thèse. Les enseignements concernent la méthodologie de la recherche scientifique, l’histoire de la connaissance scientifique en architecture ainsi que l’armature épistémologique de la recherche en architecture et le cadre conceptuel et méthodologique du domaine de recherche choisi. Cette formation donnant droit à 30 crédits prend diverses formes : cours, séminaires, atelier, stage scientifique, participation à des colloques et toute forme innovante de participation à des activités formatrices : séminaire de perfectionnement scientifique ; méthodologie de la thèse ; techniques de rédaction scientifique, de documentation, d’enquête, de statistiques, de communications, et rédaction d’article scientifique à comité de lecture. La formation à suivre favorise l’interdisciplinarité à la faveur d’enseignements optionnels et développe la spécialisation aidant l’avancement en thèse et donnant une compétence opératoire dans le domaine de recherche choisi. Le doctorant choisit en accord avec son directeur de thèse les unités de formation qu’il souhaite suivre afin d’appuyer son projet de recherche